Lobligation de Garantie à
lépreuve du Droit de la Propriété Intellectuelle :
Aspects théoriques et pratiques.
Jean Pierre FRANC
Thèse présentée pour lobtention du grade de Docteur de
luniversité de Montpellier I, et soutenue le 21 Juin 1996.
Résumé :
Les Droits de Propriété Intellectuelle(DPI) ont acquis un rôle décisif dans la
croissance et le développement de léconomie mondiale, dans la mesure où ils
influent sur la profitabilité de la recherche industrielle et les avantages tirés de la
création.
Ces Droits sont cependant sujet à controverse parce que lélévation du niveau
de protection peut entraîner une hausse des prix et une diminution de la disponibilité
des produits.
De plus, les entreprises innovantes se sont de plus en plus tournées vers les marchés
étrangers pour rentabiliser leur portefeuille dactifs en Droits de Propriété
Intellectuelle.
Ceci laisse penser que les contrats de propriété intellectuelle, relevant de la
sphère tant du droit de la propriété industrielle comme les brevets, licensing,
engineering
que celle du droit dauteur, comme les contrats informatiques,
connaissent une expansion toujours croissante, outre de nombreuses modalités
dapplication.
Or, il faut bien le dire, face aux évolutions technologiques actuelles, de
linternet, le risque de déséquilibre du champ contractuel ainsi que de
lexécution du contrat, est grand.
Face à ce risque de déséquilibre inter-partes, le droit français envisage trois
solutions que sont, la responsabilité civile contractuelle, le mécanisme de
lassurance, et enfin le mécanisme de garantie.
La finalité de cette institution demeure la réparation du dommage, en raison du
défaut infectant la chose en tant que jouissance utile, et lon parle de garantie
des vices cachés, ou, en raison du préjudice subi par le trouble de jouissance, et
lon parle alors de garantie contre léviction.
Si lapplication de ces deux mécanismes de garantie paraît relativement aisé en
ce qui concerne les choses corporelles, il semble plus difficile dapplique mutadis
mutandi de tels mécanismes relativement aux biens immatériels, dont la caractéristique
première est leur caractère impalpable.
La complexité du phénomène est accentuée par la qualification et le statut
juridique de certaines créations comme le logiciel, dont le rattachement au statut du
droit dauteur ne semble pas le plus approprié.
Le statut juridique de ces créations peut perturber le jeu normal dun certain
nombre de mécanismes juridiques , au titre desquels figure celui de la garantie.
Pour couronner lensemble, il faut ajouter que le législateur a soigneusement
réglementé le mécanisme de garantie dans le contrat de louage et de vente, mais à
linverse, de façon très succincte en ce qui concerne le contrat dentreprise.
Tout semblerait clair si les praticiens des contrats navaient pas crée ex-nihilo
une troisième garantie appelée garantie de résultat ou de performance
Tout ceci nous invite à repenser le concept de garantie , en nous affranchissant des
règles communément admises en droit commun de la propriété corporelle.
Attentif à la nature des perturbations susceptibles daffecter le déroulement
paisible des rapports contractuels, il nous paraît opportun de conserver la distinction
opérée par le code civil et détudier successivement la garantie des vices
cachés, puis la garantie déviction, dans les contrats de propriété
intellectuelle. |